Il y a moins d'une semaine, la Chine renvoyait au monde l'image glaç
ante d'un régime nationaliste et autoritaire, plombé par une propagande h
éritée de la Révolution culturelle. Depuis la catastrophe du Sichuan, le
Tibet, le parcours agité de la flamme olympique et la vague nationaliste
qui a suivi sont passés à la trappe. L'heure est à la compassion, à la
mobilisation et à l'action, montrées sans interruption sur CCTV, la cha�
238;ne nationale. La nation est soudée par le drame et ses dirigeants
envoient des signaux d'ouverture à la communauté internationale. Plus de
barrages de police, plus d'entraves à la liberté d'informer. Les
consignes de «sécurité» inlassablement invoquées ne sont plus d
'actualité. Les journalistes, toujours interdits dans la zone tibétaine,
ont jusqu'à présent été libres de leurs mouvements dans le Sichuan.
Transparence. Hier, la Chine, qui prétextait depuis lundi «des problè
mes logistiques» pour décliner les offres d'aide internationale a mê
me accepté l'arrivée sur son territoire d'une équipe d'experts et de
secouristes japonais, et celle d'un groupe de Taiwan. Les deux pays, en
voie de réchauffement diplomatique avec leur voisin, n'ont pas été
choisis au hasard. La Corée du Sud, l'Australie et l'ONU, également
volontaires pour des missions de sauvetage, ont été refusés. La décision
intervient tard, quatre jours après le drame, alors que les chances de
sauver des vies deviennent infinitésimales au regard des dizaines de
milliers de disparus. Mais c'est un symbole. Pékin signifie qu'une
nouvelle ère, transparente et moderne, est ouverte. A l'opposé de ses ré
flexes habituels et surtout de son allié birman, plus fermé que jamais
malgré le cyclone qui l'a frappé (lire page 4).
La presse nationale relaie le message. «L'onde de choc a été suivie
d'un flot d'informations, souligne le Quotidien du Peuple, flot qui n'a
absolument pas semé la panique.» «La Chine - en période d'é
mergence en tant que grande puissance - et son peuple, savent de mieux en
mieux faire face aux défis par l'ouverture d'esprit.» Une autre fa�
231;on d'utiliser la propagande, à moins de trois mois des JO, le rendez-
vous tant attendu des Chinois. Selon le Financial Times, les plus hauts
dirigeants du PCC, réunis mardi, auraient dicté des consignes pour «
donner la priorité à une propagande positive» et «une
orientation correcte de l'opinion publique». L'urgence est à la �
171;stabilité». Rien de nouveau au pays de Mao.
Musique sirupeuse. Comme toujours, il faut un héros. Deux heures après le
séisme, le Premier ministre Wen Jiabao en a endossé la panoplie. Omnipré
sent, c'est lui qui fait les gros titres des 2000 quotidiens et autant de
chaînes de télévision du pays. Wen Jiabao, en baskets, embrasse les
enfants, pleure avec les survivants, se recueille devant les corps et
multiplie les messages d'unité et de solidarité. Touche d'humanité qui
manque si souvent au pouvoir, le numéro 2 du PCC apaise la colère qui
monte. De nombreux villages restent isolés, les barrages sur les affluents
du Yang-Tsé montrent d'inquiétantes fissures. Des parents dénoncent la
corruption, furieux d'avoir perdu leurs enfants, souvent uniques, sous les
décombres d'écoles mal construites... Rien de tout cela dans le Quotidien
du Peuple, qui suit Wen Jiabao à la trace à travers le Sichuan : «A
66 ans, le Premier ministre est tombé lors d'une visite, mais pour ne pas
entraver les secours, il a refusé l'aide d'un travailleur médical.»
Sur les écrans, des parents émus remercient leur sauveur. Des fondus
enchaînés sur fond de musique sirupeuse le montrent en gros plan,
entrecoupés d'hélicoptères bourrés de secouristes et de quelques-uns
des 130 000 soldats réquisitionnés . Sur place, la réalité est celle de
cadavres empilés, de blessés alignés sur le sol. Et d'une immensité de
disparus, dont on ne connaîtra peut-être jamais le nombre.
我被这些生物的无耻气得发抖,还有一点人性吗?
法国解放报:灾难来的真是时候/一场被充分利用的灾难
近一星期来,中國向世界展示着民族主义和专治主义的冰冷画面,继承了文革时期一样
的宣传方式。自從四川受灾以來,西藏问题,火炬传递被干扰 的画面和随之而来的民
族主义浪潮都被扔到一边了。所有时间都用到同情,调动,行动上。中央台,国家的电
视台里不间断的播放着。
整个民族被整个悲剧凝结在一起了,国家领导人开始向国际数额会发出开放的信号。没
有警察的戒严了,没有信息自由的管制了。國家被戲劇銲接,而他與她與其領導者傳輸
國際社會中的開始的信號。以前一直喊的所谓的"安全"问题也不成问题了。记者们,
依然在西藏被禁止,现在他们可i进入四川了
昨天,一直以"物流问题"为借口拒绝国际援助的中国,居然接受了日本的专家和救援
人员到他们的领土上。还有台湾的。这两个国家(倒,居然把台湾说是国家),战略外交上回暖的两个邻国也不是随
便选的。南韩,澳大利亚和联合国的救援任务志愿者就被拒绝了。迟到的救援的决定,
悲剧发生后4天,那几万失踪者挽救生命的机会变得渺茫。但是这是摆个样子--北京是
全新的,透明的,现代的,开放的。一反常态,特别是和缅甸形成鲜明对比。在飓风后
他们变得比以前更加封闭。
一如既往,需要英雄。地震后的2小时,总理***就全副武装。无处不在,他成了
2000多种报纸和电视频道的主题。。***,穿着球鞋,亲吻着孩子,,和幸存者一起
哭泣,在尸体前的沉思,加倍传达和个体和团结的信息。很人性的一面,正是掌权人常
缺的那一面。中国的二号人物为正在积攒的不满降温。大批的城市与外界失去联络,扬
子江上的那些水坝存在让人担忧的隐患。那些家长决绝这种收买,失去孩子让他们狂怒
了!通常是独生子女,在那些乱建的破学校的瓦块下死去。尽管如此,人民日报,跟随
***穿越四川"66岁,在途中摔倒,为了不影响救援,拒绝了医护人员的帮忙。"屏
幕上,感动得家长感谢他们的救命恩人。那些剪接画面配上让人作呕的粗俗音乐,配上
他的特写,和交错的直升飞机,成群的救援人员,和13万救援军队中的几个。 而在那
里,現實是尸体就一堆疊在土地上,伤者一排排躺在地上。和可能我们永远不知道数字
的 失踪者(能说出上述的法国人真的是“人类”吗?)
ante d'un régime nationaliste et autoritaire, plombé par une propagande h
éritée de la Révolution culturelle. Depuis la catastrophe du Sichuan, le
Tibet, le parcours agité de la flamme olympique et la vague nationaliste
qui a suivi sont passés à la trappe. L'heure est à la compassion, à la
mobilisation et à l'action, montrées sans interruption sur CCTV, la cha�
238;ne nationale. La nation est soudée par le drame et ses dirigeants
envoient des signaux d'ouverture à la communauté internationale. Plus de
barrages de police, plus d'entraves à la liberté d'informer. Les
consignes de «sécurité» inlassablement invoquées ne sont plus d
'actualité. Les journalistes, toujours interdits dans la zone tibétaine,
ont jusqu'à présent été libres de leurs mouvements dans le Sichuan.
Transparence. Hier, la Chine, qui prétextait depuis lundi «des problè
mes logistiques» pour décliner les offres d'aide internationale a mê
me accepté l'arrivée sur son territoire d'une équipe d'experts et de
secouristes japonais, et celle d'un groupe de Taiwan. Les deux pays, en
voie de réchauffement diplomatique avec leur voisin, n'ont pas été
choisis au hasard. La Corée du Sud, l'Australie et l'ONU, également
volontaires pour des missions de sauvetage, ont été refusés. La décision
intervient tard, quatre jours après le drame, alors que les chances de
sauver des vies deviennent infinitésimales au regard des dizaines de
milliers de disparus. Mais c'est un symbole. Pékin signifie qu'une
nouvelle ère, transparente et moderne, est ouverte. A l'opposé de ses ré
flexes habituels et surtout de son allié birman, plus fermé que jamais
malgré le cyclone qui l'a frappé (lire page 4).
La presse nationale relaie le message. «L'onde de choc a été suivie
d'un flot d'informations, souligne le Quotidien du Peuple, flot qui n'a
absolument pas semé la panique.» «La Chine - en période d'é
mergence en tant que grande puissance - et son peuple, savent de mieux en
mieux faire face aux défis par l'ouverture d'esprit.» Une autre fa�
231;on d'utiliser la propagande, à moins de trois mois des JO, le rendez-
vous tant attendu des Chinois. Selon le Financial Times, les plus hauts
dirigeants du PCC, réunis mardi, auraient dicté des consignes pour «
donner la priorité à une propagande positive» et «une
orientation correcte de l'opinion publique». L'urgence est à la �
171;stabilité». Rien de nouveau au pays de Mao.
Musique sirupeuse. Comme toujours, il faut un héros. Deux heures après le
séisme, le Premier ministre Wen Jiabao en a endossé la panoplie. Omnipré
sent, c'est lui qui fait les gros titres des 2000 quotidiens et autant de
chaînes de télévision du pays. Wen Jiabao, en baskets, embrasse les
enfants, pleure avec les survivants, se recueille devant les corps et
multiplie les messages d'unité et de solidarité. Touche d'humanité qui
manque si souvent au pouvoir, le numéro 2 du PCC apaise la colère qui
monte. De nombreux villages restent isolés, les barrages sur les affluents
du Yang-Tsé montrent d'inquiétantes fissures. Des parents dénoncent la
corruption, furieux d'avoir perdu leurs enfants, souvent uniques, sous les
décombres d'écoles mal construites... Rien de tout cela dans le Quotidien
du Peuple, qui suit Wen Jiabao à la trace à travers le Sichuan : «A
66 ans, le Premier ministre est tombé lors d'une visite, mais pour ne pas
entraver les secours, il a refusé l'aide d'un travailleur médical.»
Sur les écrans, des parents émus remercient leur sauveur. Des fondus
enchaînés sur fond de musique sirupeuse le montrent en gros plan,
entrecoupés d'hélicoptères bourrés de secouristes et de quelques-uns
des 130 000 soldats réquisitionnés . Sur place, la réalité est celle de
cadavres empilés, de blessés alignés sur le sol. Et d'une immensité de
disparus, dont on ne connaîtra peut-être jamais le nombre.
我被这些生物的无耻气得发抖,还有一点人性吗?
法国解放报:灾难来的真是时候/一场被充分利用的灾难
近一星期来,中國向世界展示着民族主义和专治主义的冰冷画面,继承了文革时期一样
的宣传方式。自從四川受灾以來,西藏问题,火炬传递被干扰 的画面和随之而来的民
族主义浪潮都被扔到一边了。所有时间都用到同情,调动,行动上。中央台,国家的电
视台里不间断的播放着。
整个民族被整个悲剧凝结在一起了,国家领导人开始向国际数额会发出开放的信号。没
有警察的戒严了,没有信息自由的管制了。國家被戲劇銲接,而他與她與其領導者傳輸
國際社會中的開始的信號。以前一直喊的所谓的"安全"问题也不成问题了。记者们,
依然在西藏被禁止,现在他们可i进入四川了
昨天,一直以"物流问题"为借口拒绝国际援助的中国,居然接受了日本的专家和救援
人员到他们的领土上。还有台湾的。这两个国家(倒,居然把台湾说是国家),战略外交上回暖的两个邻国也不是随
便选的。南韩,澳大利亚和联合国的救援任务志愿者就被拒绝了。迟到的救援的决定,
悲剧发生后4天,那几万失踪者挽救生命的机会变得渺茫。但是这是摆个样子--北京是
全新的,透明的,现代的,开放的。一反常态,特别是和缅甸形成鲜明对比。在飓风后
他们变得比以前更加封闭。
一如既往,需要英雄。地震后的2小时,总理***就全副武装。无处不在,他成了
2000多种报纸和电视频道的主题。。***,穿着球鞋,亲吻着孩子,,和幸存者一起
哭泣,在尸体前的沉思,加倍传达和个体和团结的信息。很人性的一面,正是掌权人常
缺的那一面。中国的二号人物为正在积攒的不满降温。大批的城市与外界失去联络,扬
子江上的那些水坝存在让人担忧的隐患。那些家长决绝这种收买,失去孩子让他们狂怒
了!通常是独生子女,在那些乱建的破学校的瓦块下死去。尽管如此,人民日报,跟随
***穿越四川"66岁,在途中摔倒,为了不影响救援,拒绝了医护人员的帮忙。"屏
幕上,感动得家长感谢他们的救命恩人。那些剪接画面配上让人作呕的粗俗音乐,配上
他的特写,和交错的直升飞机,成群的救援人员,和13万救援军队中的几个。 而在那
里,現實是尸体就一堆疊在土地上,伤者一排排躺在地上。和可能我们永远不知道数字
的 失踪者(能说出上述的法国人真的是“人类”吗?)